Dans le milieu professionnel, beaucoup redoutent l’erreur. Et pour cause, en France, « notre système éducatif induit un rapport négatif à l’échec » explique Enzo Colucci (créateur du podcast Phénix, l’échec mention très bien) contrairement aux États-Unis où il est bien plus toléré, et même valorisé dans les nombreux exemples de réussites.
Le monde des starts-up et du management moderne ont compris que l’erreur et la vulnérabilité apportaient de la crédibilité et de l’authenticité à leur discours.
Dans le milieu professionnel, beaucoup redoutent l’erreur. Et pour cause, en France, « notre système éducatif induit un rapport négatif à l’échec » explique Enzo Colucci (créateur du podcast Phénix, l’échec mention très bien) contrairement aux États-Unis où il est bien plus toléré, et même valorisé dans les nombreux exemples de réussites.
Fort heureusement, notre relation à l’échec s’assainit peu à peu en Europe. Notamment, le monde des starts-up et du management moderne ont compris que l’erreur et la vulnérabilité apportaient de la crédibilité et de l’authenticité à leur discours.
L’échec pour mieux rebondir
Si l’on met de côté toute sa connotation néfaste, l’erreur est en fait un bon levier vers l’évolution et s’avère être nécessaire au progrès. Dans notre article sur les croyances collectives (voir ici), nous avons parlé de l’importance de la prise de risque dans le monde du travail. Selon notre expérience, il faut non seulement se donner le droit à l’erreur, mais surtout favoriser la prise de risques pour espérer avancer. C’est d’ailleurs ce qu’avance Julien Granata, enseignant-chercheur à Montpellier Business School dans son livre Management libéré – 7 entreprises dévoilent leurs méthodes : agilité, performance durable et antifragilité.
Pour lui, les entreprises qui ne prennent pas de risques sont vouées à disparaître. En effet, le risque amène à l’innovation et nous savons combien cette dernière est essentielle et bénéfique de nos jours. Ainsi, l’erreur en est indissociable : qui peut prétendre être innovateur sans avoir échoué au préalable ? Bien sûr, ce droit à l’erreur n’exclut pas la possibilité de réussir du premier coup.
La culture de l’erreur en entreprise
La culture de l’échec en milieu professionnel permet d’abord de responsabiliser le collaborateur et de renforcer indéniablement son implication au sein de l’entreprise. On accepte alors une forme de management bienveillant, qui met l’accent sur la confiance et la transparence. Pour développer cette forme de gestion, le REX (retour d’expérience) est un outil incontournable. Il tire parti de l’échec pour pousser le collaborateur vers le haut et lui suggérer des points d’amélioration, qui vont ensuite pouvoir être partagés collectivement et être bénéfiques à l’entreprise.
Qu’en est-il en France ?
Le droit à l’erreur se démocratise peu à peu dans la conscience collective, mais il ne fait pas encore réellement parti du paysage professionnel en France. Luc Bretones, CEO de NextGen, raconte que 90% des entreprises auprès desquelles il réalise des audits n’intègrent pas l’échec dans leur processus de travail. Selon lui, « une entreprise avec une organisation verticale aura plus de mal à adopter le droit à l’erreur. Pour sortir de là, il faut accepter un bon niveau de lâcher-prise de la part de la hiérarchie […] ». Malheureusement, en France, la plupart des dirigeants ne font pas cet effort pour eux-mêmes ou leurs équipes.
Misons sur le fait que tout ça va changer et que l’indispensable culture de l’échec va s’implanter durablement dans l’hexagone. Et si nous nous trompons, ce n’est pas bien grave. On apprend toujours de ses échecs.
Crédit photo : fauxels / Pexels